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Sur les traces d'André Breton

Culturel, Itinéraire d'interprétation, Promenades et Randonnées (PR) à Bouziès
8.5 km
Pédestre
3h
Moyen
  • Les berges du Lot, le long du chemin de halage, le village de St Cirq Lapopie et le calme du causse sont les points forts de cette balade.

    André Breton, père du mouvement surréaliste découvrit les lieux en 1950, à l'occasion de l'inauguration de la première "Route mondiale" qui devait partir de Cahors. Il fut alors saisi par la beauté de St Cirq Lapopie et en fit son port d'attache estival.
    - Découvrez le patrimoine de ce circuit sur l’Appli « Circuits Lot & Dordogne »
    - Difficultés...
    Les berges du Lot, le long du chemin de halage, le village de St Cirq Lapopie et le calme du causse sont les points forts de cette balade.

    André Breton, père du mouvement surréaliste découvrit les lieux en 1950, à l'occasion de l'inauguration de la première "Route mondiale" qui devait partir de Cahors. Il fut alors saisi par la beauté de St Cirq Lapopie et en fit son port d'attache estival.
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    - Difficultés particulières : ATTENTION risque d'inondation sur le chemin de halage lors de saison de fortes pluies !
    - Baignade possible dans le Lot à la plage de St Cirq Lapopie en bas du village.
Points d'intérêt
1 La roque de Bouziès
La roque de Bouziès est une fortification adossée à la falaise, face au village. Le pan de mur qui subsiste aujourd’hui est le vestige d’un ensemble bâti assez important comme en témoignent les nombreux trous d’encastrement des poutres visibles sur la paroi. La roque contrôlait l'entrée d'un gouffre et un réseau de galeries. Une restauration récente a modifié les ouvertures et ajouté le crénelage.

Les roques sont, en Quercy, des fortifications troglodytiques adossées à une falaise. En les nommant « château des Anglais » ou « château du diable », la tradition populaire a grandement participé à mystifier ces fortifications dont l’origine reste cependant souvent obscure.
La majorité d’entre-elles sont attestées dès le 13°S et furent bien souvent à l’origine de seigneuries, voire d’agglomération très anciennes. Dans les vallées du Lot et du Célé, les falaises exposées au Sud et à l’Est offrent encore de nombreux vestiges de ces fortifications.
pont bouziès - Virginie Seguin_1.jpg changlais_JMOREL_1.JPG Pont de Bouziès - Château des anglais © Lot Tourisme - C. Novello 001_2048x1221.jpg
2 Pont de chemin de fer
Le chantier de la ligne de chemin de fer de Cahors à Capdenac commence dès 1881 pour transporter la production du bassin houiller de Decazeville. Cette ligne étroite et sinueuse a nécessité la construction de nombreux ouvrages d’art, dont le pont en charpente métallique de Bouziès.
La ligne est mise en exploitation en 1886 mais ne pouvant concurrencer le développement de la voiture, elle sera déclassée dans les années 80.

Le métal commence à être utilisé dans l’architecture et le génie civil à la fin du 18°s. et son essor sera parallèle à celui de la révolution industrielle qui conditionne la production de fer et de fonte.
Il est d’abord utilisé en renfort des structures de pierre, puis les ponts et les charpentes feront la part belle à ce matériau qui permet d’oser la construction de formes complexes. On favorisera dès lors son usage pour les vastes bâtiments, caractéristiques du 19°s., comme les halles, les passages couverts, les pavillons d’expositions universelles, les gares et les ponts de chemin de fer.
pont fer st cirq - romain péroua.JPG Croisère-VSEGUIN20.JPG pont chemin fer - Virginie Seguin.jpg
3 Le massif karstique
Ce paysage karstique est typique des causses du Quercy. Les plateaux calcaires de la région sont entrecoupés par les vallées, comme ici celle du Lot. L’action de l’eau sur la roche a un  effet d’érosion considérable. Cela a forcé la plupart des rivières à devenir souterraines, créant un massif qui regorge de cavités, grottes et gouffres.

Le terme « karst » est originaire de la région du Carso ou Kras, haut-plateau calcaire situé entre l'Italie, la Slovénie et la Croatie. La  géomorphologie de notre région est très représentative de la « typologie karstique ». « Kras » fut germanisé en « Karst » lors de l'intégration de la Slovénie à l'Empire austro-hongrois.

La terminologie « karst » a été introduite en 1893 par le géomorphologiste serbe ​Jovan Cvijić. L'étude du karst s'appelle la karstologie. On y associe souvent l'hydrogéologie et la spéléologie.
1-P2135985©J-F Fabriol_1.jpg Jerome_Morel0001_img_2744_1.jpg DSC_6333_1.jpg P8226054©JF-Fabriol_1.JPG
4 Le chemin de halage
En Quercy, le Lot déroule ses méandres au milieu de falaises abruptes. Ce relief rendait le halage des bateaux particulièrement contraignant. Les équipes de haleurs devaient changer de rive à chaque fois qu’ils rencontraient une falaise, rendant la manœuvre plus longue et plus périlleuse. En 1847, au Ganil, les hommes armés  de barres à mines, décidèrent de creuser la falaise séparant Bouziès de St Cirq, sur près d’un kilomètre.

Les gabarres acheminaient vers Bordeaux le minerai de fer et le charbon de l’Aveyron ainsi que les productions agricoles locales comme les céréales, le tabac et le vin de Cahors.

Le transport du vin donna naissance à une activité propre à la commune de Saint-Cirq-Lapopie : la fabrication de robinets de tonnellerie, d'écuelles ou de gobelets. Ceux-ci étaient tournés dans le buis par les roubinétaïres. En aval pour la remonte, les bateaux affrétaient le sel, les produits manufacturés et le poisson séché.
Eclusiers, aubergistes et tonneliers vivaient de la rivière autant que les bateliers et leurs matelots.
Chemin de halage entre St Cirq et Bouziès Lot Tourisme - PNRCQ - J.Morel 004_2048x1365.jpg chemin de halage et pont - romain péroua.JPG chemin de halage lot et pont - virginie seguin.JPG Falaises chemin de halage-VSEGUIN.JPG
5 Ecluse de Ganil
L’écluse du Ganil est l’une des nombreuses écluses aménagées entre 1838 et 1850, pour acheminer le fer et le charbon du bassin de Decazeville vers l'Aquitaine. Cette période correspond à l’âge d’or du transport fluvial atteignant 300 000 tonnes de fret par an. Comme au 19°S, l’écluse du Ganil fonctionne avec des portes busquées, c'est à dire pointant vers l'amont afin que la pression de l'eau optimise l'étanchéité de la fermeture. Les vantaux sont percés de ventelles, ou petits sas coulissants pour permettre de remplir ou de vider le sas tout en équilibrant la pression de l'eau.

Les premières écluses, entre Cahors et Villeneuve sur Lot, furent aménagées au 17°S à l’initiative de Colbert. Ces 16 écluses étaient à l’origine fermées par des poutres empilées l’une sur l’autre. On devait lever ou abaisser ces «tampas» au prix de laborieux efforts que craignaient beaucoup les bateliers.

Deux siècles plus tard, 74 barrages et écluses furent aménagés à grands frais sur tout le cours navigable du Lot, notamment pour acheminer le fer de Decazeville. L’arrivée du chemin de fer mit un terme à la tradition batelière. En 20 ans, la victoire du train fut totale et en 1926, le Lot fut rayé de la liste des voies navigables.
ecluse ganil 2 - romain péroua.JPG ecluse ganil 1 - romain péroua.JPG Croisère-VSEGUIN15.JPG
6 Dérivation et chaussée du Ganil
L'aménagement que vous longez est le bief du Ganil.  Il fut percé lors de l’achèvement de la canalisation de la rivière, un ouvrage pénible et coûteux dont les travaux débutèrent vers 1840.
Ce bief permet aux embarcations de contourner la chaussée du 19°S barrant le lit de la rivière en amont. Elle a pour vocation de maintenir un niveau d'eau suffisant au cours de l'année, afin d'augmenter la durée de la navigabilité du Lot.

Les biefs du 19°s., également appelés des dérivations, sont parmi les ouvrages les plus étonnants réalisés sur la rivière pour surmonter les obstacles rencontrés en chemin, comme les rapides, les méandres dangereux, les chaussées et les écluses qui parfois s’ensablent.
Les travaux d’aménagements du 19e s. vinrent clôturer des dizaines d'années d’efforts pour corriger le profil irrégulier de la rivière, atténuer les effets des crues, et assurer ainsi une relative sécurité aux bateaux et à leurs équipages.
Falaise & rivière-VSEGUIN10.JPG StCirq-sept2011-VS & ER (116)- Virginie Seguin.JPG StCirq-sept2011-VS & ER (120)- Virginie Seguin.JPG
7 Vue en contre bas de Saint-Cirq-Lapopie
Surplombant la rivière de près de 100m, St Cirq Lapopie est un des sites majeurs de la vallée du Lot.
Dès le 12° s., le castrum est partagé entre trois seigneurs dont les châteaux contigus sont regroupés au sommet du rocher dominant le village.
En contrebas, le village médiéval s’étire entre ses 2 portes fortifiées, échelonnant le long de sa rue droite des maisons à pans de bois et des arcades marchandes.

La forme urbaine de Saint-Cirq-Lapopie permet de comprendre encore aujourd’hui, le développement du bourg médiéval, concentré autour des ruines de son château. Implanté sur un versant abrupt dominant la vallée du Lot, le village dévoile des constructions étagées où les soutènements et les terrasses s’imbriquent les uns dans les autres.
Cet étagement successif, caractéristique des villages de pente, confère un caractère architectural à l’ensemble du village. On y circule à travers un dédale de ruelles en lacets, d’escaliers et de rampes.
st cirq 4 - virginie seguin.JPG
8 Ecluse et Moulin d’Aulanac
Le moulin à eau d’Aulanac, au pied de St-Cirq-Lapopie, fut utilisé dès le Moyen Age pour la mouture des grains. Les textes le mentionnent au début du 14e s., mais il fut probablement reconstruit après la guerre de 100 ans.

Bien que partiellement restauré au 18e s., il conserve encore de nombreux vestiges du 15e s. Il a cessé son activité en 1966.

L’eau et le vent furent longtemps les seules forces motrices utilisées pour se libérer des travaux pénibles. Sans vents dominants, le Quercy va favoriser la construction de moulins à eau. En 1809, on dénombre seulement 148 moulins à vent pour 1444 moulins à eau, tous équipés de roue horizontale.
Dès le Moyen Age, ces moulins furent des sources importantes de revenus pour les seigneurs propriétaires. Jusqu'à la révolution, ils prélevaient des taxes payées en nature, appelées banalités, pour l’utilisation obligatoire du moulin.
Les usages des moulins étaient multiples: moudre les grains, fouler la laine, fabriquer la pâte à papier ou actionner les forges.
moulin d'aulanac - virginie seguin.JPG
9 Chapelle des mariniers
Sur le chemin qui remonte vers Saint-Cirq-Lapopie, les bateliers passaient devant une modeste chapelle de mariniers, aux allures de simple masure. Nommée Notre-Dame des matelots, les paroissiens s’y rendaient en procession le jour de l’Assomption.
A l’intérieur, au-dessus de l’autel, une niche ornée d’une coquille abritait la statue de la vierge.

Au 19e s., à l’apogée de la navigation sur le Lot, de très nombreuses chapelles de mariniers jalonnaient le cours de la rivière. Elles étaient le plus souvent dédiées à Sainte Catherine ou à la Vierge.
Le nombre important de ces chapelles ainsi que la ferveur populaire qu’elles suscitaient, témoignent des dangers de la navigation et de l'appréhension des mariniers pour leur travail. La période navigable s’étendait de septembre à mai avec des interruptions en période de crues et de basses eaux. Les obstacles étaient nombreux et la navigation souvent aléatoire car soumise aux caprices des éléments.
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10 Pigeonnier de Bancourel
Le pigeonnier de Bancourel, récemment restauré, est le témoin d'une exploitation agricole qui a aujourd'hui disparue sur le causse. Il domine depuis le 18°S le village de St Cirq Lapopie.  A l’intérieur, les pigeons nichaient dans des paniers dont les accroches sont encore visibles. La sculpture figurant 2 anges encadrant les monogrammes IHS et AM est certainement un remploi accolé à la maçonnerie.

A la différence du Nord de la France, le droit de posséder un pigeonnier n’a jamais été, dans le Lot, un privilège seigneurial. Ceci explique le grand nombre de pigeonniers lotois et l’étonnante diversité de leurs  formes. 
De simples trous sous la ligne du toit aux magnifiques colombiers indépendants en passant par la tourelle érigée à l’angle des fermes cossues,  les pigeonniers sont un marqueur social et symbolique, toujours en rapport avec l'importance de l’exploitation. Plus les terres arables étaient étendues plus il fallait de pigeons pour produire le précieux engrais.
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11 Borne n°1 Route mondiale de la paix
Le 24 Juin 1950, le tracé de la Route sans frontière est inauguré entre Cahors et St Cirq Lapopie. Des bornes kilométriques symboliques, blanches et rouges, mentionnent les distances avec les villes du monde entier comme Moscou ou New Delhi. A ce jour, 2 bornes sont encore visibles le long de cette départementale, l’une à Lamagdelaine, l’autre à Larroque-des-arcs.

En 1948, Garry Davis, un citoyen américain rend son passeport au consulat des Etats -Unis de Paris et se proclame citoyen du monde. Alors qu’il est emprisonné par le ministère de l’intérieur, son idéal de paix mondiale et de fraternité rencontre un écho grandissant en France. Un comité de soutien comptant de nombreuses personnalités s’organise pour encourager la délivrance de cartes d’identité de citoyen du monde et la création de la route mondiale de la paix. Cette route poursuit encore aujourd’hui son chemin, puisque l'on décompte à travers le monde 974 communes membres et 184 000 cartes d’identité de citoyens du monde qui ont été délivrées depuis 1950.
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12 Oustal du 19e siècle
L’oustal désigne en occitan l'ensemble des bâtiments d'une ferme traditionnelle. Mais dans l'esprit  du paysan, il  prend un sens plus large en faisant référence à la mémoire des terres et à l'histoire familiale.
Au 19e s., un  paysan fortuné  se doit de compléter sa maison de belles lucarnes de toit ou d’un pigeonnier d’angle comme c’est le cas pour ce superbe oustal des berges du Lot.

L’architecture rurale du Quercy ne se limite pas aux caselles, pigeonniers et murets de pierre sèche. La maison paysanne est un élément majeur du patrimoine rural. Elle est au centre de la vie paysanne en concentrant autour d’elle toutes les activités familiales, sociales et agricoles.
Au fil du temps, une multitude de bâtiments agricoles viennent s'ajouter à proximité de l’habitation. La soue à cochon, la galinière, la grange-étable ou le séchoir viennent compléter l’oustal, assurant à la famille paysanne, des revenus et les moyens d’une subsistance parfois quasiment autarcique.
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