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Le Sentier de la Brebis

Culturel, Itinéraire d'interprétation, Promenades et Randonnées (PR) à Espédaillac
4.0 km
Pédestre
1h 30min
Facile
  • Ce parcours vous invite à la découverte du patrimoine lié à l’élevage de la brebis. Il vous révèle, à chaque étape, comment il a façonné les paysages du causse.

    La caselle est une cabane entièrement réalisée en pierre sèche, sans ciment. Les caselles ont été majoritairement construites au XIXème s. Elles servaient à abriter et soigner les animaux. Mais les hommes les utilisaient aussi pour ranger des outils, stocker du grain ou du vin et bien sûr s’abriter du mauvais temps ! Plus rarement,...
    Ce parcours vous invite à la découverte du patrimoine lié à l’élevage de la brebis. Il vous révèle, à chaque étape, comment il a façonné les paysages du causse.

    La caselle est une cabane entièrement réalisée en pierre sèche, sans ciment. Les caselles ont été majoritairement construites au XIXème s. Elles servaient à abriter et soigner les animaux. Mais les hommes les utilisaient aussi pour ranger des outils, stocker du grain ou du vin et bien sûr s’abriter du mauvais temps ! Plus rarement, ils pouvaient y habiter.
    - Découvrez le patrimoine de ce circuit sur l’Appli « Circuits Lot & Dordogne » et sur les panneaux d’interprétation qui équipent le parcours avec une fiche téléchargeable sur www.parc-causses-du-quercy.fr
    - Difficultés particulières : Attention un autre circuit plus grand (8,7km) part du même point de départ.
    - Circuit accessible à cheval et à VTT.
Points d'intérêt
1 le Caussanel
La vente des ovins se faisait dans les foires, des événements de vente massive. Parmi les plus célèbres sur les Causses du Quercy, celles d’Espédaillac, en mai, prenaient place sur le Caussanel qui était bien souvent totalement occupé par les animaux. On comptait au milieu du 20ème siècle près de 6 à 7000 agneaux par foire.

Dans les départements agricoles, la foire était une institution, un lieu festif de rassemblement et d’échanges. Les foires d’Espédaillac avaient lieu 4 à 5 fois par an (25 mars, 7 mai, 28 mai, 28 juin pour les ovins, 25 août pour les bovins).
Ces foires étaient renommées : acheteurs et vendeurs y venaient de très loin. Le cours national de la laine était arrêté par les négociants à la foire de Martel.
Dans les années 80, les foires disparaissent peu à peu, concurrencées par les nouvelles organisations de producteurs à l’exemple des systèmes coopératifs et des transformateurs industriels. Aujourd’hui seule subsiste, mais avec difficulté, la foire d’Assier.

La première description de la race Causses du Lot date de 1180. Dans une Redevance de la commune d'Espédaillac au seigneur de Thémines, il y est écrit : "la livraison à Pâques de cent agneaux à l'œil noir et laine blanche".
1 - Foire  Espédaillac en 1968 © PNRCQ.jpg 1 - Caussenardes du Lot et leurs agneaux © PNRCQ.jpg 1- Caussenarde du Lot © PNRCQ.jpg
2 La laine et son utilisation
L'élevage des "bêtes à laine " apparaît dans le Quercy dès l'époque néolithique, vers 2000 ans avant Jésus Christ. Sous la domination romaine, on parle de "laine longue mais rude » : au premier siècle après Jésus Christ, Pline l'Ancien raconte que les romains excellaient dans la fabrication de matelas en laine. La renommée était telle que dans la langue latine le mot "cadurcium" était synonyme de matelas de lit.

Au 18ème siècle, la laine était considérée comme le produit principal de l'exploitation du troupeau : il n’est pas connu de meilleure laine à matelas. En 1808, elle sert à fabriquer des draps de laine pour les uniformes et capes des soldats.
Vers 1950, l'arrivée des fibres synthétiques et l'industrialisation provoquent le déclin de la production lainière. Certaines filatures perdureront jusqu'aux années 1980.
Aujourd'hui, on élève la race des Causses du Lot pour la viande dont la saveur est appréciée.

2- Cadurcium - la Rome antique vue par Alma-Tadema © PNRCQ.jpg
3 Berger
Le berger est en charge de garder, guider et prendre soins des troupeaux de moutons. Ce métier est apparu, au Néolithique, il y a 11000 ans au Moyen Orient, avec le début de la domestication. Il arrive en France, dans les Alpes, 3000 ans plus tard.

En 1836 à Espédaillac, 18 bergers dont 15 âgés de 8 à 17 ans, gardaient les moutons. Ils recevaient 10 à 15 francs par an, une paire de sabots de bois, une paire de chaussettes filées et tricotées à la ferme et un pantalon de drap fabriqué par le tisserand du village.
Ils n’allaient pas à l’école et ne savaient pas compter. Ils avaient un bâton à encoches ou des petits cailloux correspondants au nombre de bêtes qu’ils faisaient passer par le « contadou », le compte-mouton souvent inséré dans les murets de pierre sèche. Le chiffre du retour devait correspondre à celui de l’aller.
Ils étaient accompagnés d’un chien bâtard, gardien du troupeau mais aussi dissuasif contre les prédateurs comme le loup.
3 - un jeune berger auvergnat © PNRCQ.jpg 3-  contadou © PNRCQ.jpg
4 Transhumance 1/2
La transhumance est une pratique pastorale visant à faire migrer, en été, les troupeaux de la plaine vers les montagnes pour sa végétation plus favorable.

Sur les Causses du Quercy, la transhumance prend de l’essor à partir des 17ème et 18ème siècles avec le développement de grands troupeaux producteurs de laines (troupeaux allant de 1 000 à 6 000 têtes). Cette pratique pastorale répond à la nécessité d’alimenter ces grands troupeaux face à l’aridité des sols en été et occasionnellement lors des grands froids en hiver.

Au 19ème siècle, la disparition des manufactures et la pratique de l’enclosure et des partages des communaux entraînent le déclin des grands troupeaux et de la transhumance.
4 - transhumance - Espédaillac © PNRCQ.jpg
5 Transhumance 2/2
C’est au 17ème et 18ème siècle que les troupeaux producteurs de laine, transhument d’Espédaillac vers l’Aubrac de mai à septembre. Ce sont 10 000 moutons qui partent vers le Cantal puis l’Aubrac.

A cette époque, pendant les hivers rigoureux, les troupeaux sont conduits en Périgord dans les forêts royales de Belvès. La transhumance décroît dans la seconde moitié du 18ème siècle puis disparaît. A l’initiative de l’association « La Transhumance entre vallée du Lot et volcan cantalien », elle a repris depuis 2011, à moindre échelle, d’Espédaillac vers le massif du Lioran dans le Cantal où pâturent durant l’été 800 à 1000 brebis sur les pistes de ski de la station.
5- arrivée de la transhumance au Lioran © PNRCQ.JPG
6 Le cardeur de laine
Après le lavage de la laine, le cardeur ou « cordayré » en occitan démêlait la laine avec des cardes ou des peignes à dents de fer. Pour cela, il utilisait deux peignes à longues et fines dents métalliques : l’un servait à peigner et l’autre était mis à chauffer sur un brasier, car il fallait opérer à chaud à cause du suint de la laine, qui a une consistance graisseuse.

En 1836, la laine était transformée au village d’Espédaillac. 11 cardeurs aussi appelés peigneurs de laine préparaient la laine. Si la laine devait être employée écrue ou naturelle, elle était filée et mise en pelotes destinées au tisserand. Si elle devait être teinte, elle était mise en écheveaux (ou madaissos en occitan) destinés au teinturier.
Il existait également des moulins à carder à Figeac et dans la vallée du Vers sur la commune du même nom.

Le chanvre qui poussait dans les « cloups », dépression fermée en terrain calcaire, était aussi peigné puis tissé en linge de maison.
6 - peigne - chanvre © PNRCQ.jpg 6- Carde - laine © PNRCQ.jpg 6- Carde ou peignes - dents de fer © PNRCQ.jpg
7 Fileuse et tisserand
Après le cardage, le filage se faisait à la maison par les femmes ou à la filature. La laine était filée mais aussi le chanvre, le lin ou le coton. Les fileuses fabriquaient le fil en étirant et en tordant la laine. Ce fil s’enroulait autour d’un fuseau quand elle gardait les moutons ou d’une bobine de rouet durant les veillées d’hiver.

Le fil ainsi produit était utilisé par les 8 tisserands d’Espédaillac pour la création de tissu de laine. Pour ce faire, le tisserand fabriquait le tissu sur un métier à tisser. Le fil de laine était utilisé seul ou pouvait être croisé avec le fil de lin ou de chanvre. A quelques rares exceptions, chaque village disposait d’un tisserand.
Cette activité de tisserand est très ancienne. Les découvertes archéologiques témoignent de la pratique du tissage dès le Néolithique.
7 - Un tisserand sur son métier - tisser © PNRCQ.jpg 7- Fileuse au rouet © PNRCQ.jpg 7- Fileuse au fuseau © PNRCQ.jpg
8 Les foulons, couturières et tailleurs d’habits
Le tissu une fois fabriqué, le foulonnier (le « paradouraire » en occitan) le récupérait. Son travail consistait à malaxer et frapper les étoffes en les baignant dans de l'eau additionnée d'argile pour les feutrer, les assouplir, les dégraisser et les rendre imperméable. Le foulon est un mécanisme mû le plus souvent par la force hydraulique comme il en existait à Cahors ou à Linac.

Le tissu ainsi foulonné était utilisé pour la conception de vêtements. Il y avait un tailleur d’habits dans tous les villages d’un peu d’importance. Il confectionnait les vêtements des habitants et se déplaçait selon les besoins et notamment les mariages à venir. Il transformait les costumes d’hommes, les retournait, les retaillait pour les enfants. Le tailleur d’habits travaille le plus souvent avec son épouse, couturière.
Au début du 19ème siècle, il est répertorié à Espédaillac 5 couturières et 7 tailleurs d’habits pour 880 habitants.
8- Espédaillac Maison Malbec tissus et confection - Espédaillac en 1948 © PNRCQ.jpg 8-schéma de fonctionnement d'un moulin - foulon © PNRCQ.JPG 8-Vue du mécanisme d'un moulin - foulon © PNRCQ.jpg
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