Au Nord-Est du Parc naturel régional, une balade nature « rafraîchissante », au parcours aisé, pour découvrir les sources de l’Alzou.
Peut-on imaginer un marais de 42 hectares à la limite du Causse de Gramat ? Et pourtant c’est le cas à Bonnefont. Ce bas marais alcalin à caractère tourbeux est très rare dans le département et notamment sur le territoire du Parc naturel régional ; il possède la plus grande roselière (lieu où poussent les roseaux) du Lot. Les eaux jaillissent des...
Au Nord-Est du Parc naturel régional, une balade nature « rafraîchissante », au parcours aisé, pour découvrir les sources de l’Alzou.
Peut-on imaginer un marais de 42 hectares à la limite du Causse de Gramat ? Et pourtant c’est le cas à Bonnefont. Ce bas marais alcalin à caractère tourbeux est très rare dans le département et notamment sur le territoire du Parc naturel régional ; il possède la plus grande roselière (lieu où poussent les roseaux) du Lot. Les eaux jaillissent des sources, circulent dans le marais et forment, avec celles de la fontaine de Bonnefont et du petit marais de Lentour, le ruisseau de l’Alzou qui coule à Rocamadour.
- Découvrez le patrimoine de ce circuit sur l’Appli « Circuits Lot et Dordogne » et sur les panneaux d'interprétation qui équipent le parcours avec une signalétique d’interprétation ludique.
- Un petit circuit équipé est accessible aux personnes à mobilité réduite.
- L’accès aux groupes n’est pas libre. La Réserve naturelle est un outil réglementaire : toute infraction aux règles affichées sont passibles de contraventions et/ou d’un procès-verbal.
- Visites : Contacts : 06 78 00 93 07 – 06 47 52 68 38.
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Points d'intérêt
1Une réserve naturelle
2La frontière
3Le mont Pouget
4La roselière
5La source de la Gourgue
6Le bois humide
7La pelouse sèche
1Une réserve naturelle
Bienvenue dans la réserve naturelle régionale du marais de Bonnefont. Vous entrez dans un espace naturel remarquable et préservé. 263 espèces botaniques, 405 espèces animales et 119 espèces de champignons peuplent le lieu, dont certaines sont rares. Notre devise : Protéger, Gérer, Sensibiliser.
Le circuit est exclusivement pédestre et une réglementation s’y applique.
Peut-on se promener où bon nous semble ? Non, restez sur les chemins balisés.
Peut-on cueillir les plantes, toucher les animaux ou ramasser des cailloux ? Non, respectez la nature.
Doit-on ramener ses déchets ? Oui, merci de ne rien jeter dans la nature.
Doit-on chuchoter ? Restez discret pour respecter les animaux sauvages.
Peut-on promener son chien ? Oui, tenu en laisse.
Peut-on allumer des feux, fumer, camper ? Non, rien de tout cela n’est autorisé.
Une réserve naturelle met-elle la nature « sous cloche » ? Non, les plantes et les animaux ont besoin de se mouvoir du dedans vers le dehors, et vice-versa pour se nourrir ou se reproduire.
Vous passez une frontière. Avez-vous vos papiers ? Un douanier va-t-il surgir ? Rassurez-vous, il s’agit d’une frontière naturelle, entre les milieux secs que vous laissez derrière vous, et les zones humides dans lesquelles vous pénétrez : derrière, les plantes adaptées à résister à la sécheresse, devant, les plantes adaptées à l’excès d’eau.
Voici une caractéristique qui fait la richesse de cette réserve naturelle : l’intime imbrication entre des zones humides et des zones sèches. Toutes les « frontières » entre des milieux naturels différents créent des échanges de plantes, d’animaux, multiplient leurs possibilités de déplacement, de rencontre et d’installation. On les appelle des écotones, zone de transition entre deux écosystèmes. Les écotones ont une flore et une faune plus riche que chacun des deux milieux qu’ils séparent, et ils repeuplent parfois ceux-ci.
3Le mont Pouget
Suivant la lumière et la hauteur des herbes, des traces rectilignes en creux descendant la pente depuis le sommet sont visibles. Ce sont les marques de l’ancien parcellaire bordé de haies. Le mont a été divisé jusqu’en une dizaine de parcelles. C’était l’époque d’avant la mécanisation, où le travail se faisait essentiellement à la main ou en traction animale.
Les arbres présents sur le Pouget sont des chênes. A l’origine, ils étaient inclus dans des haies démarquant les parcelles. Ils sont déjà vieux, et leurs troncs sont gros. Toutefois, la forme et le diamètre de leurs branches semblent en disharmonie. Pourquoi ? Pendant longtemps, leurs branches ont été coupées régulièrement, pour faire du bois de chauffage, et nourrir le bétail de leurs feuilles. Mais leurs troncs ont continué de croître normalement. On dit que ces chênes ont été émondés.
4La roselière
Nous sommes au cœur du marais, ce fond plat où toutes les eaux s’accumulent. Les très nombreux roseaux qui y poussent ont donné leur nom au lieu roselière. Ils sont exubérants, leur végétation nous encadre, nous dépasse. C’est l’eau omniprésente qui permet une telle profusion végétale, nettement supérieure à ce que peut produire le meilleur champ.
Un sol comme une éponge : certaines plantes des eaux dormantes colonisent les premières les surfaces d’eau de faible profondeur. Elles sont pionnières. Chaque année, une grande quantité de matière végétale meurt et tombe sur le sol gorgé d’eau. Comme le milieu est anaérobie, c’est-à-dire sans air, la matière morte ne peut pas se décomposer normalement. Les débris s’accumulent, leur poids augmente, la pression forme un sol tourbeux. L’odeur désagréable résulte de cette lente décomposition. Ce sol se comporte comme une éponge, retenant l’eau lorsqu’elle est en excès, et la restituant en période sèche.
Les 5 hectares de roselière donnent 1 million de tiges de roseaux. Mais seulement 1 roseau peuple le marais. Tout part de sa tige souterraine, le rhizome.
5La source de la Gourgue
Dans ce fouillis végétal, naît la source principale du marais. Tout semble immobile. Et pourtant, un fort courant jaillit sous la couche d’eau. Entendez-vous un bruit de cascade en provenance du ruisseau ? Ce n’est qu’une petite partie des eaux de la source qui se déversent par-dessus un barrage. Ici, l’eau peut s’étaler dans toutes les directions, dont celle de la roselière.
Ses eaux sont très anciennes, bien qu’elles soient entrées sous terre à peu de distance. Elles ont pénétré une roche particulière, composée d’une multitude de petites poches de minéraux prêtes à se dissoudre. L’eau se faufile lentement dans ce dédale, se chargeant progressivement de minéraux. A la faveur d’une fissure, elle remonte en surface, ici à la source : c’est un puits artésien. Arrivée à l’air libre, l’eau dépose son chargement dissous sous la forme d’une roche : le tuf, né de la source. Toutefois, l’eau reste encore très minérale.
6Le bois humide
Quelle sensation étrange ! Tout cet enchevêtrement de branches mortes et vivantes, ces arches traversant le sentier, ces plantes aux feuilles gigantesques et aux fruits crochus… Attendez-vous à voir surgir quelque sorcière ou lutin ! Voilà ce que serait l’ensemble du marais, si l’Homme n’intervenait pas pour maintenir des zones plus ouvertes qu’ici.
Dans tout l’espace atlantique, les milieux naturels évoluent vers le stade ultime de forêt. Seules certaines conditions climatiques, chimiques, de relief ou de sols, peuvent empêcher ce degré de couverture végétale ultime. Et bien sûr aussi, l’intervention humaine, qui ouvre des zones pour l’agriculture, l’urbanisation ou l’exploitation forestière. La mosaïque d’habitats naturels du marais n’existerait pas si personne ne s’était mis en quête de les défricher afin de produire des cultures, ni si rien n’était fait aujourd’hui pour les maintenir en état.
Est-ce une perte de laisser tout ce bois mort à terre ? Non bien au contraire, cela favorise une grande biodiversité de champignons et d’insectes.
7La pelouse sèche
Ici, sur les sols calcaires pauvres et peu profonds, se développe une pelouse sèche. Bien que ce coteau domine toute la zone humide, il est couvert d’herbes sèches et parfois rases, au milieu des bosquets de genévriers et autres arbustes. Ce milieu est propice aux orchidées et à de nombreux insectes. De curieux mariages y sont célébrés au printemps.
Les orchidées ont inventé une fleur sophistiquée, sorte de « sex-shop » à insectes. Un de leur pétale, nommé labelle, sert en même temps de piste d’atterrissage, de leurre visuel, olfactif et tactile. Par exemple, l’Ophrys insectifera, est pollinisée par une espèce de guêpe : l’Argogorytes mystaceus. Le labelle de cette ophrys prend l’allure de la femelle de cette guêpe. Sa fleur est fardée, odorante et poilue comme elle. Le mâle vient s’accoupler à ce qu’il prend pour une congénère. Il transporte ainsi sans le savoir le pollen d’une fleur à une autre. L’orchidée et la guêpe ont co-évolués.
Que signifie le mot « orchidée » ? Testicules ! Car ses 2 racines tubercules en ont l’aspect. Ce sont des organes de réserves nutritives permettant la croissance d’une nouvelle plante.