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Circuit du marais des Arques

Culturel, Espace Naturel Sensible, Itinéraire d'interprétation, Promenades et Randonnées (PR) à Les Arques
4.1 km
Pédestre
2h
Très facile
  • Promenade facile dans un marais au départ des Arques où le célèbre sculpteur Zadkine s'est installé. Ce sentier d’interprétation allie culture et nature en 5 km maximum. Vous y découvrirez le musée Zadkine et en continuant, le marais, cette zone humide souvent inondé en hiver, qui recèle une biodiversité remarquable.
    Des animations et visites guidées sont également programmées sur ce circuit (tél 05 65 53 40 00). N’oubliez pas de vous munir des fiches à insérer dans les bornes auprès de...
    Promenade facile dans un marais au départ des Arques où le célèbre sculpteur Zadkine s'est installé. Ce sentier d’interprétation allie culture et nature en 5 km maximum. Vous y découvrirez le musée Zadkine et en continuant, le marais, cette zone humide souvent inondé en hiver, qui recèle une biodiversité remarquable.
    Des animations et visites guidées sont également programmées sur ce circuit (tél 05 65 53 40 00). N’oubliez pas de vous munir des fiches à insérer dans les bornes auprès de l’office de Tourisme le plus proche (en vente 1€).

    Les Espaces naturels Sensibles (ENS) sont des réservoirs écologiques remarquables mais fragiles qui bénéficient d'un programme de gestion et de mise en valeur mené par le Département du Lot, en partenariat avec les collectivités locales et différents acteurs.
    Des animations et des visites guidées sont programmées sur ce circuit avec des animateurs des Espaces Naturels Sensibles du Département. Renseignements et inscriptions au 05 65 53 40 00.

    Découvrez le patrimoine de ce circuit sur l'Appli Mobile "Circuits Lot et Dordogne" et avec les fiches ENS à insérer dans les bornes le long du chemin.
Points d'intérêt
1 Village des Arques
Le village a été construit autour d’un prieuré bénédictin fondé à la fin du 11e s. : l’église romane est l’un des rares vestiges de ce passé. La tour qui surplombe la place centrale appartient au logis du doyen du prieuré.
A l’entrée de la place, le bâtiment restauré dans un esprit contemporain est aujourd’hui une résidence d’artistes et un lieu d’exposition.

Au Moyen-Age, le bourg prospère grâce à l’exploitation du minerai de fer très présent aux alentours. Mais cette croissance est vite interrompue par les pillages de la guerre de Cent Ans : le village est en effet situé à la frontière des royaumes de France et d’Angleterre. Et les destructions se poursuivent durant les guerres de religion au 16e s.
En 1637, l’armée royale démolit les fortifications qui protègent le village durant les révoltes anti fiscales des Croquants.

Quelques pierres des anciennes fortifications ont servi à la construction de certaines maisons du village. Saurez-vous les identifier ?
Sculpture de Zadkine © Lot Tourisme - C. Novello.jpg Village des Arques © Lot Tourisme - C. Novello-2.jpg Église Saint-Laurent des Arques © Lot Tourisme - C. Novello.jpg
2 L’église Saint-Laurent et le musée Zadkine
L’église est un remarquable édifice roman du 12e s. Son architecture harmonieuse et la blondeur de la pierre ont certainement contribué à l’attirance d’Ossip Zadkine (1890-1967) pour Les Arques. Amoureux de la nature, le sculpteur russe vient s’y ressourcer et créer dans son atelier jusqu’aux années 1960. Certaines de ses œuvres sont présentées aux abords du musée qui lui est consacré.

Oubliée et dissimulée sous le pavement, la crypte est redécouverte à l’occasion d’importants travaux de restauration dans les années 1950. Elle abrite depuis une Pietà de Zadkine.
A sa fondation, l’église est un prieuré qui dépend de la puissante abbaye de Marcilhac-sur-Célé. Son architecture intérieure doit son originalité à la présence d’arcs parfois qualifiés d’orientalisants. Ils correspondent à l’une des nuances de l’art roman qui expérimente de nouvelles formes. Dehors, les fenêtres du chevet sont encadrées de colonnettes ornées de chapiteaux à motifs d’entrelacs. Cette église devient paroissiale au 19e s. à la demande des habitants qui la sauvent d’une démolition annoncée. La nef est alors restaurée en récupérant les pierres de l’ancienne église Saint-Martin, aux ruines visibles dans le cimetière
Église Saint-Laurent des Arques © Lot Tourisme - C. Novello-2.jpg Pieta de Zadkine - Église Saint-Laurent © Lot Tourisme - C. Novello.jpg Arc outrepassé - Absidiole Sud © N Blaya.jpg Chapiteau du chœur- personnage ailé @ N. Blaya.jpg Eglise Saint-Laurent © D.Vilatte.JPG
3 L’environnement des Arques
Le village domine la vallée de la Masse, au carrefour des roches calcaires et des sables rouges riches en fer de cette partie de la Bouriane. Ces différents sols expliquent la diversité de la végétation qui compose le paysage environnant.

Au loin, sur les sols sableux et perméables, des forêts de châtaigniers parsemés de pins maritimes occupent les hauteurs.
En fond de vallée, le chêne pédonculé apprécie la fraicheur. Le long du ruisseau de la Masse, le frêne, l’aulne glutineux et les saules vont occuper une grande zone humide : le marais des Arques. Ce milieu fragile abrite une grande biodiversité qui justifie son label d’Espace Naturel Sensible. Avec la mise en place de mesures de gestion, de nombreuses espèces protégées se développent et participent à la richesse de cet endroit remarquable et atypique dans le Lot.
Le village des Arques © N.Blaya Département du Lot.jpg Forêt, boisement de coteau © D.Villate Département du Lot.jpg
4 Le ruisseau du Divat
Sur le pont enjambant le ruisseau, on surplombe l’ancien lavoir d’Auricoste. Sa particularité est d’être constitué de 2 séries de pierres plates inclinées à 2 niveaux différents. Ceci permettait de l’utiliser malgré les variations du niveau d’eau. L’Agrion de Mercure, petite libellule bleue protégée, se reproduit sur les herbiers aquatiques de ce ruisseau au courant vif et ensoleillé.


Le Divat, affluent de la rivière Masse, prend sa source au pied d’un coteau, au moulin de Ladoux, à seulement 500m de là. Il possède un régime hydraulique très variable dans l’année. Issu d’un massif calcaire percé de nombreuses fissures et cavités, le niveau de l’eau peut varier brutalement en fonction des conditions météorologiques. Les débits les plus importants sont observés habituellement en fin d’hiver. Ses eaux si cristallines ont suscité de nombreuses vénérations. Divat vient de Divona, la déesse gauloise des sources sacrées, également à l’origine du premier nom de Cahors.
Ruisseau du Divat à Auricoste, le lavoir © D. Villate Département du Lot.jpg Libellule coenagrion mercuriale © D. Villate Département du Lot.jpg
5 La mouline à fer
Plusieurs moulines, moulins à battre le fer, sont présentes le long du ruisseau du Divat. Elles ont été construites au Moyen Âge pour travailler le fer forgé. De l’Antiquité au 19e s., des gisements de minerai sont exploités sur les collines aux alentours, en surface ou dans des galeries peu profondes.
Plus loin, la mouline del Cros est la plus ancienne des huit moulines de la vallée de la Masse.

Le moteur des moulines, c’est la force de l’eau. Elle actionne les soufflets des fourneaux où le minerai est traité. Elle met en mouvement des marteaux de plus de 200 kg pour travailler les tôles et les tiges livrées aux manufactures d’outils (vallées du Lot et de la Garonne).
A partir du 15e s., les paysans vivent un âge d’or grâce au fer. Ils complètent leurs revenus avec l’extraction du minerai et la production de charbon de bois destiné aux moulines. Au 19e s., la forêt surexploitée disparaît et le fer anglais fait concurrence. On transforme alors les usines à fer en moulin à blé, en scierie ou en usine hydro-électrique
Moulin du Cros © N.Blaya Département du Lot.jpg Excavation © N.Blaya Département du Lot.jpg Excavation 02 © N.Blaya Département du Lot.jpg Résidus de fonte © N.Blaya Département du Lot.jpg
6 La forêt
Chaque automne, le Cerf élaphe fréquente les clairières et bois environnants. En période de reproduction, ce cervidé émet des cris impressionnants pour attirer les biches et marquer son territoire. Il brame dès la tombée de la nuit durant les mois de septembre et d’octobre.

Parmi les grands arbres, sur les sols assez perméables des hauteurs, on trouve quelques Pins maritimes.
Au 18e s., les plantations de Pins maritimes sont destinées à la récolte de la résine (ou gemme).
Depuis ce temps-là, les arbres se sont acclimatés et constituent une originalité du paysage bourian. Le métier de gemmeur ou résinier est apparu dans la vallée vers la fin du 19e s. et s’est perpétué jusque dans les années 1970. On distillait cette résine pour produire l’essence de térébenthine et la colophane. A partir des années 1960, cette activité traditionnelle de gemmage disparait, remplacée par des produits chimiques de synthèse.
Pins maritimes © N.Blaya Département du Lot.jpg Pin maritime, tronc aiguille et fruit © D. Villate Département du Lot.jpg
7 L’église Saint-André-des-Arques et ses peintures gothiques
L’église est fondée entre le 10e et le 12e s. pour accueillir les fidèles éloignés du village des Arques par la marécageuse vallée de la Masse. Avec son plan simple associant nef rectangulaire et abside, elle se présente comme un édifice de tradition préromane. Elle conserve en son chœur des peintures gothiques redécouvertes en 1954 par Zadkine.

Les nombreux trous de boulins qui ponctuent les murs extérieurs de l’église ont servi à porter un échafaudage en bois lors de son édification, puis lors de campagnes de reconstruction.

L’église Saint-André se trouve au centre d’un enclos ecclésial, un périmètre sacré et inviolable d’environ 50m de diamètre établi autour des églises dès la fin du 10e s. Elle abrite des peintures murales exécutées à la détrempe, un mélange de pigment, d’eau et de colle. Ils sont l’œuvre d’un atelier quercynois aux environs de 1500. On peut y voir Dieu le père entouré des symboles des évangélistes, l’Annonciation encadrée par le cortège des apôtres, le Christ jeune puis flagellé et saint Christophe, patron des voyageurs. Une présence protectrice essentielle pour traverser les marécages…
Eglise Saint-André des Arques © N. Blaya.jpg Peintures murtales du choeur © N. Blaya.jpg Trous de boulin sur le clocher © N. Blaya.jpg
8 Les eaux stagnantes
Pour favoriser le développement des batraciens et des invertébrés aquatiques comme les libellules, une petite mare a été creusée. Elle évite un assèchement rapide et complet du marais pendant l’été. Sur ses berges en pente douce, on observe un étagement de la végétation. En période estivale, le retrait de l’eau fait apparaître des plages boueuses colonisées par des plantes annuelles.

Rivière, mare et marais constituent différents habitats aquatiques associant eaux vives et eaux stagnantes. Ils participent à la biodiversité du site, l’un des plus riches du Lot : on y recense jusqu’à 42 espèces de libellules. Le cycle biologique de ces insectes est adapté aux zones humides. Les œufs, pondus en été sur des berges hors d’eau, résistent à la sècheresse jusqu’aux premières inondations de l’automne. Au printemps, le développement larvaire s’effectue rapidement avant l’assèchement estival. Après plusieurs mues, les larves se transforment en imago pour prendre leur envol, coloniser de nouveaux espaces et se reproduire.

Surnommé à tort « araignée d’eau », le Gerris est un insecte capable de se déplacer à la surface de l’eau grâce à des poils hydrophobes à l’extrémité de ses 6 pattes.
Libellule, Sympetrum sanguineum posé © D. Villate Département du Lot.jpg Libellule, platycnemis pennipes accouplement © D. Villate Département du Lot.jpg Gerris © D. Villate Département du Lot.jpg
9 La zone humide
Ce marais est l’une des plus grandes zones humides du Lot. Il s’est formé sur un sol très plat, argileux et imperméable. En hiver, lors du débordement de la rivière, l’eau excédentaire occupe tout cet espace et limite les inondations en aval. En fin d’été, le marais va restituer l’eau emprisonnée en soutenant le débit de la rivière. Telle une éponge géante, il régule le niveau de la Masse.

Dans le marais, on trouve une végétation spécifique des zones humides. Avec leurs nombreuses feuilles et ressemblant à d’étranges têtes chevelues, les laîches poussent en grandes touffes dressées. Jusque dans les années 50, ces herbes étaient fauchées en été. On les récoltait pour couvrir le sol en terre battue dans les maisons, pour constituer la litière du bétail et pour fournir aux rempailleurs leur matière première. Aujourd’hui dans la vallée, un artisan perpétue cette activité de rempaillage de chaises. A partir de la matière séchée, il réalise un cordon qu’il enroule habilement autour de l’assise de la chaise.
Marais des Arques, marais en eau © D. Villate Département du Lot.jpg Marais des Arques, carex en touffe © D. Villate Département du Lot.jpg Marais des Arques, pâturage des chevaux © D. Villate Département du Lot.jpg
10 La source et le bois humide
Une des particularités de ce marais est d’être aussi alimenté en continu par une source localisée dans un boisement humide. C’est une résurgence qui comprend plusieurs vasques profondes. Elle est localement appelée bullide car ses eaux sont régulièrement animées par des remontées de bulles de gaz issues des profondeurs.

Le boisement humide est essentiellement constitué d’Aulnes glutineux. Cet arbre au bois tendre se reconnait à ses feuilles vert foncé irrégulièrement dentées et tronquées au sommet. En grandissant, son système racinaire très dense, stabilise les berges des cours d’eau. Immergé, son bois est très résistant. On en faisait donc des roues de moulin et des pilotis. En boulangerie, il sert à chauffer le four car il brule vite avec une flamme vive. Il est également recherché pour faire des sabots légers. Sa sève s’oxyde rapidement à l’air et devient rouge brique : une source de nombreuses inquiétudes et légendes.
Bullide © M.Montussac Département du Lot.jpg Boisement inondé © D.Villate Département du Lot.jpg Alnus glutinosa, tronc feuille fruit © D.Villate Département du Lot.jpg Alnus glutinosa, bois rouge © D.Villate Département du Lot.jpg
11 La prairie
Ici, dans ce vallon qui remonte vers le village des Arques, les prairies naturelles sont encore fauchées ou utilisées pour le pâturage. Sans ces pratiques agricoles, le paysage se refermerait, la forêt gagnerait du terrain.
Le maintien de ces prairies permet à des espèces spécifiques dont certains papillons et orchidées d’y vivre.

Au printemps, ces prairies voient fleurir de nombreuses orchidées sauvages. La plus caractéristique est la Sérapias en langue : de couleur lie-de-vin, son pétale inférieur pend comme … une langue.
En mai et juin, de nombreux papillons volent au-dessus de ces prairies, notamment le Damier de la Succise, aux ailes fauves ornées de dessins noirs. Cette espèce, autrefois commune en France, s’est raréfiée du fait de la disparition de son milieu naturel. Espèce désormais protégée, elle pond et se développe sur la plante qui lui a donné son nom : la Succise des prés. Ce papillon prospère dans la vallée de la Masse
La prairie © N.Blaya Département du Lot.jpg Sérapias en langue © N.Blaya Département du Lot.jpg Damier de la succise aile ouverte © D. Villate Département du Lot.jpg Damier de la succise aile fermée © D. Villate Département du Lot.jpg
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