Les régions construisent souvent leur identité sur des musiques, des langues, des costumes. Le Lot, lui, est reconnaissable par la qualité de son bâti. Un bâti traditionnel issu d’une histoire et d’un savoir-faire. On parle ici d’un art du bâti qui s’est construit dans la rudesse de l’histoire et des lieux où la débrouille était de mise. Pas de plan mais une vision en 3 dimensions des bâtisseurs qui offrent aujourd’hui cette richesse architecturale.
Ces constructions petites ou grandes, laissent les traces dans le paysage d’un génie populaire.
Le petit patrimoine rural du Lot
Un patrimoine rural bâti d’exception
Un petit patrimoine qui a tout d'un grand !On parle souvent ici de patrimoine bâti et de petit patrimoine. Pour comprendre la distinction, qu’entend-t-on alors par petit patrimoine ?
Ce sont des petits édifices qui n’ont souvent plus d’usage mais que l’on conserve parce qu’ils ont une valeur historique. Ils sont là pour témoigner de la vie des générations précédentes. (Source : guide du petit patrimoine du Parc naturel régional des Causses du Quercy)
Nous allons en découvrir un peu plus sur ces nombreux types d’édifices en fonction de leurs usages : liés à des rituels religieux ou à l’exploitation des sols, de l’eau ou du vent. Les menhirs et les dolmens sont un peu à part, on vous en dit plus à la suite…
Chaque année vers la fin juin, ne manquez pas les journées européennes du patrimoine de pays et des moulins, une bonne occasion de venir découvrir le Lot.
Un patrimoine lié à des rituels religieux
Durant des siècles, la dévotion populaire fut très présente dans le quotidien de nos campagnes. Ainsi le paysage est ponctué ici et là de chapelles, de croix, de vierges, d’oratoires, de calvaires ou de cryptes. Ces édifices la plupart du temps en pierre, étaient des lieux tantôt de recueillement, tantôt de dévotion. Ce patrimoine habille le paysage de nos villages et est visible le plus souvent depuis la route mais aussi depuis les certains circuits de randonnée dont voici des exemples.
Un patrimoine lié à l’exploitation des sols
La pierre est partout dans le Lot, d’ailleurs, on dit souvent « qu’il pousse du caillou chez nous »…
Un muret, une cazelle, une gariotte, un pigeonnier, un four à pain, ou encore un moulin à huile de noix, tous ces éléments liés à l’exploitation du sol par les paysans jalonnent le paysage. Vestiges durables et parfois encore en état de fonctionnement, ces constructions racontent un savoir-faire ancestral, des gestes précis et des cultures rurales. Arrêtons-nous un instant sur quelques-unes d’entre elles :
Le muret est l’un des édifices bâtis les plus emblématiques du territoire du Parc naturel régional des Causses du Quercy. On l’oublie souvent mais si ces constructions existent c’est grâce au dur labeur des paysans qui devaient épierrer les champs pour pouvoir les cultiver. Leurs fonctions étaient de délimiter les cultures, les potagers et les pâturages. Pas besoin de chercher bien loin pour en voir, le long des routes ou sur les chemins de randonnées.
Aujourd’hui, on tente de les préserver et de préserver leur technique de construction. Ainsi, le Parc organise de nombreux ateliers de construction et chaque année, début octobre à lieu l’opération « 1000 mains à la pâte » qui participe à la reconstruction des murets du chemin de Saint Jacques de Compostelle.
Les cabanes, plus communément appelées localement cazelles ou gariottes sont également très présentes. Le plus souvent ronde, ces constructions avaient des fonctions multiples, parfois simple abri de berger, elles pouvaient également servir de logement, de remise, de petite étable ou de pigeonnier.
A travers la randonnée des cazelles sur Marcilhac-sur-Célé vous aurez un aperçu de ces édifices en pierre sèche.
Le pigeonnier et le fournil sont toutes deux des constructions en lien avec cette soif d’émancipation des paysans vis à vis du seigneur.
Le fournil est un condensé de savoir-faire, avec son allure de petite chapelle couverte en lauzes, on y cuisait le pain, les tourtes ou encore les pâtés.
Souvent dans la sphère privée, vous pourrez croiser quelques-uns de ces édifices le long des routes et des chemins.
Le moulin à huile de noix est un ouvrage rare, où l’on peut entendre le frottement des meules l’une sur l’autre et sentir cette bonne odeur de noix pressées.
La noix est un produit important dans le Lot et notamment son huile. A l’époque, l’huile jouait un rôle dans l’alimentation et l’éclairage.
Aujourd’hui, le Lot a la chance de compter 3 moulins à huile de noix en activité, que nous vous invitons à aller découvrir à Payrignac, Martel ou Saint Céré.
Un patrimoine lié à l’exploitation de l’eau
L’eau, en vallée, il n’en manque pas mais sur le causse c’est une autre affaire.
Rivière en surface ou souterraine, les paysans de l’époque on fait preuve d’une grande ingéniosité et d’un savoir-faire exemplaire pour la capter. Les différents usages ont généré la diversité des constructions liées à l’eau, encore visible aujourd’hui. On pouvait abreuver les bêtes, se laver, laver le linge, arroser ou encore tremper le chanvre.
La fontaine est construite sur une source pérenne d’eau pure destinée à désaltérer ou à soigner. Elle a une valeur symbolique successivement associées aux divinités antiques et aux fées
Un patrimoine lié à l’exploitation du vent
Ce patrimoine concerne exclusivement les moulins à vent. Ce sont des ouvrages d’une ingéniosité hors du commun. Ils étaient essentiels à la survie de l’époque, lors des étés trop secs ou des hivers trop froids pour prendre le relais des moulins à eau.
Souvent exposé aux intempéries, peu ont survécus, cependant, l’association des moulins du Quercy tente de réhabiliter ce qui peuvent l’être.
Vous pouvez donc admirer le moulin de Boisse et de Ramps sur la commune de Castelnau-Montratier ou le Moulin de Seyrignac à Lunan.
Particularité des menhirs et des dolmens
Saviez-vous que l’on dénombre 600 dolmens dans le Lot ?
Ces constructions qui ponctuent les paysages lotois datent de la fin de la Préhistoire, il y a plus de 4000 ans.
Les dolmens ont été contruits par les premiers agriculteurs, il sont constitués de 4 grandes dalles de calcaire. La chambre était contenue dans un grand tumulus constitué de pierre. Une porte en bois ou en pierre fermait la chambre sépulcrale. On l’ouvrait au fur et à mesure des besoins pour y déposer le corps du nouveau défunt. Ces tombes collectives accueillent enfants, adultes jeunes ou âgés, femmes et hommes.