La « plage aux ptérosaures » permet de se replonger il y a 150 millions d’années et de visiter un chantier de fouilles avec des empreintes laissées par des dinosaures, ptérosaures crocodiliens, tortues et crustacés… Une rencontre inattendue avec Bob, Emile ou encore Arthur.
Notre visite sur les traces des Ptérosaures
À la « plage aux ptérosaures » à CrayssacLa belle histoire
C’est à la fin des années 1980, en creusant dans cette carrière, que l’on a trouvé des petites plaques de débris. Antoine, le carrier plutôt bien inspiré, a signalé cette trouvaille à un paléontologue et a permis dès 1994, le début des fouilles.
Plutôt généreux, il a même cédé le site à la collectivité pour 1€ symbolique en 2007. La Plage aux Ptérosaures est régulièrement fouillée par les paléontologues depuis plus de vingt-cinq ans. Des fouilles très particulières, de nuit, sous éclairages rasants pour mieux voir les fins reliefs. Classée Réserve Naturelle Nationale depuis 2015, c’est avec beaucoup de curiosité qu’il est temps de découvrir ce chantier unique au monde.
C’est parti pour la visite
C’est en compagnie d’Alexandre, une des mémoires de ce lieu que la visite peut commencer. Comme pour les paléontologues, elle se fait dans le noir pour mieux faire ressortir les reliefs et découvrir nos compagnons du jour. Attention où vous mettez les pieds !
En 1h30, vous découvrez 4 grandes zones de fouilles réparties dans ce bâtiment de 1300 m2 qui compte uniquement 5 poteaux pour avoir un impact au sol minimum.
Attention, Alexandre a un pouvoir magique : celui de raconter les histoires !
Un voyage dans le temps
En entrant dans ce hangar, une règle d’or : se laisser bercer par les paroles d’Alexandre et tenter d’imaginer ce qu’il nous raconte.
À la fin du Jurassique, le Bassin Aquitain était recouvert par la mer. La région de Crayssac était alors une immense plage boueuse au fond d’un golfe calme, sous un climat tropical. Comme le font les oiseaux de mer de nos jours, des animaux venaient sur la plage chercher leur pitance à marée basse et ont alors laissé les traces de leur passage dans la vase. Cette boue fine, durcie en calcaire, a conservé les empreintes de pas de ces animaux aujourd’hui mises au jour par les paléontologues dans ce site unique au monde. C’est simple finalement !
Arthur, la 1ère découverte de la visite
Vous rencontrez d’abord Arthur, un bipède à 3 orteils, digitigrade. Rien de grave c’est juste qu’il ne pose que les orteils et pas les talons !
Arthur est un dinosaure théropode qui d’après la taille de son empreinte devait faire environ 1m80. Vous apprenez aussi que la distance entre les empreintes permet de déterminer sa vitesse, 6 km/heure pour Arthur.
Quant à son nom, c’est très simple c’est celui qui travaille sur une piste qui choisit le nom. Au-delà des notes d’humour qui vous tiennent en haleine, Alexandre vous fait vite comprendre que des endroits comme celui-ci avec des enregistrements aussi fins se comptent sur le bout des doigts : 4 ou 5 dans le monde. Oui vous êtes bien dans un endroit unique !
Bob, Isabelle et Martin
Ici, pour ces bipèdes carnivores, l’empreinte est plus profonde, l’arrière du pied est bien marqué mais Alexandre s’attarde surtout sur le chemin parcouru par Bob.
En effet, ses empreintes montrent qu’il a fait un demi-tour ! Vous pourrez alors pratiquer la paléopoésie en essayant de raconter l’histoire qui va le mieux avec ses empreintes.
Malgré toute votre imagination une chose est sure : vous ne saurez jamais pourquoi il a fait ce demi-tour !
Dans la zone de Saint Tropez
Cette zone doit son nom à sa fréquentation, notamment avec Merlin un plantigrade avec des empreintes jamais trouvées ailleurs sur la planète.
Un écran TV contraste avec le lieu et l’époque dans laquelle nous sommes plongés mais il permet avec le dessin du squelette d’un pied de reptile de voir l’évolution des recherches et de reconstituer de quel reptile il s’agissait.
Au fur et à mesure que les images se dévoilent, tout s’éclaire et tout paraît si simple. On apprend des choses passionnantes et on ne voit pas le temps passer.
Emile, la star du lieu
La visite se poursuit avec Emile, la référence du site. Emile est très petit mais c’est pourtant lui qui a été choisi par les paléontologues pour étudier les mouvements. Il faut dire que sa piste est la plus longue du site avec 33 pas consécutifs !
Là encore c’est grâce à la technologie que l’on reste sans voix. L’étude des traces, du squelette et un habillage d’Emile avec de jolis poils permet de faire renaitre un ptérosaure sur écran TV plus vrai que nature et l’on s’aperçoit qu’il était bien au sol et non volant comme souvent représenté.
Le film Jurassic Park 3 s’est d’ailleurs inspiré de ces trouvailles de Crayssac, la classe !
Jane, Jules, Roméo, Juliette et Dimitri
Avec Jane et Jules, vous découvrez l’endroit du site où l’on a travaillé le plus finement au petit marteau et micro burin. 4 étés, 4 étudiants, 4 m2 : voilà une belle leçon de patience.
Roméo et Juliette se révèlent être deux petites tortues et quant à Dimitri, il est la dernière trouvaille du lieu en 2013 avec plus de 60 pas et des empreintes non répertoriées au monde.
Des études sont en cours. Mais qui est vraiment Dimitri ? Le suspens reste entier.
Retour à la vraie vie
C’est avec ce mystère dans la tête que la visite se termine. Il est temps de quitter vos nouveaux amis pour retrouver la civilisation d’aujourd’hui.
Il vous faut quelques minutes pour vous réhabituer à la lumière naturelle mais c’est avec des images plein les yeux que vous repartez de ce lieu.
Ici nul doute que les fouilles vont continuer de livrer des découvertes étonnantes et qu’Alexandre aura encore de belles histoires à raconter.
Un petit arrêt à la boutique et à l’exposition extérieure permet de prolonger le plaisir avant de reprendre votre route.