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Quelle bonne idée que cette escapade en calèche pour rejoindre un campement en pleine nature, sur les bords de la vallée de l’Alzou. Voici une expérience insolite bercée par le rythme des percherons qui permet de passer une nuit hors du temps.
Quelle bonne idée que cette escapade en calèche pour rejoindre un campement en pleine nature, sur les bords de la vallée de l’Alzou. Voici une expérience insolite bercée par le rythme des percherons qui permet de passer une nuit hors du temps.
Cette expérience n’aurait pas pu voir le jour sans la volonté et l’énergie de Louis Astoux, à la tête du collectif Nomades des Terres, une association qui propose des expériences de « slow tourisme » dans le Lot. L’objectif est de faire découvrir une autre façon de voyager, de vivre simplement l’instant présent en cohérence avec les enjeux écologiques et le sens profond du mot « partage ».
Au programme : mobilité douce, sobriété, joie, coopération, confort simple et mixité sociale.
C’est avec l’esprit enjoué que j’ai rejoint notre point de départ situé à la gare de Gramat pour cette première invitation au voyage nomade et à la déconnexion. Pour information, les groupes sont limités à 10 personnes maximum.
Utha et Uclem, deux percherons super gentils et très curieux de nous rencontrer, nous attendaient et semblaient aussi pressés que nous de commencer cette aventure.
Très vite j’apprends que Utha est le leader du binôme. Au pré, c’est lui qui décide de l’heure des repas, des gratouilles, des siestes, et de l’apéro !
Uclem dît Oreille Cassée, en plus d’être le frérot d’Utha, c’est son super copain ! Il n’a pas non plus la même énergie que lui, donc au pré, son crédo, c’est : « doucement le matin, pas trop vite l’après-midi ».
Pour vous faire une idée de qui est vraiment Uclem, souvenez-vous de cet élève en classe qui n’arrêtait pas de faire le pitre pour faire rire tout le monde. Voilà, c’est lui. Il a toujours rêvé d’être clown ! Travailler pour Nomades des Terres lui permet de faire rire un max de personnes !
Vers 17 h en ce samedi ensoleillé, nous chargeons nos baluchons (5 kg maxi par personne) et nous voici partis pour 2 h de calèche. Maud et Céline sont nos « grooms » (qui marchent devant et derrière la calèche), Louis le cocher mène le convoi. Quant à moi, je m’installe confortablement dans la calèche et me laisse porter au rythme des sabots.
Vers 19h, après avoir traversé tous les espaces offerts par notre société (routes départementales et de campagne, zone commerciale, hameaux typiques du causse de Gramat, prairies à perte de vue), nous rejoignons notre camp de base pour la nuit.
Vers 19 h, nous atteignons notre lieu secret, où nous passerons la soirée et la nuit.
Je ne vais pas vous révéler l’endroit exact de notre campement pour ne pas trahir le secret, mais je peux quand même vous avouer qu’ici, on surplombe la vallée de l’Alzou. On est préservé de la pollution lumineuse et on peut observer un coucher de soleil à couper le souffle, les étoiles et le bal des milans, entendre les pas discrets des chevreuils… On est vraiment bien dans ce lieu propice au rêve et à la déconnexion ! Voici le temps des soins et des câlins pour les chevaux, la finalisation de notre installation, des grandes toiles de tentes en coton 4 places et lits de camp confortables qui vont nous permettre de nous reposer au mieux !
Il est temps de prendre un rafraichissement et de nous attaquer à la préparation du repas.
Le repas est végétarien, savoureux, avec des aliments bio et au maximum locaux. Nous préparons tout cela dans la joie et la co-créativité et le résultat est à la hauteur de notre appétit.
Les légumes du panier de la Ferme de Clairac sont soigneusement épluchés et émincés, puis revenus aux épices dans une grande poêle posée sur un “rocket stove” (four à bois “cuisinière” ultra performant). Les convives sont invités à constituer et à agrémenter leur galette de maïs (dite Fajita) avec les légumes frais ou cuisinés.
Garde mangé, eau filtrée, évier avec pompe à pied intégrée, tri des déchets, produits locaux et frais, savon de Marseille pour nettoyer… tout est pensé dans les moindres détails et toute durabilité.
Vers 21h30, le feu est allumé, (l’autorisation dépend de la saison) et tout le monde se pose pour un moment propice au partage et à l’échange. Nous en apprenons un peu plus sur l’histoire de Louis et de cette association et la genèse de ce projet un peu fou.
Le constat de départ est celui-ci : l’avenir de l’humanité sera moins riche en ressources et en énergie, ce qui nous amène à changer nos façons de vivre ensemble. L’intention de ce projet, était donc de proposer l’expérience d’un nouveau mode de vie compatible avec ces enjeux et ainsi faciliter l’adaptation aux crises sociales et climatiques à venir.
Il met en lumière deux facteurs majeurs facilitant ces changements : l’itinérance collective et le partage de récits de vies.
Chaque participant raconte aussi son parcours, ses valeurs et partage de ce fait sa joie d’être là, au milieu de nulle part, avec la simple envie de passer un moment simple et fort.
Nul doute, je suis au bon endroit au bon moment ! Surtout lorsque le soleil se couche en nous offrant la puissance des couleurs, et le silence du bonheur.
C’est avec des images plein la tête que je rejoins ma tente pour une bonne nuit de sommeil.
Certes, le réveil est un peu matinal pour un dimanche matin, mais le petit-déjeuner pris sur l’herbe en profitant du chant des oiseaux est un pur moment de bonheur. Un bon café ou un thé, agrémenté de fruits, de céréales, de pain et de confiture bio et locale, et il est déjà temps de s’occuper des chevaux et de notre attelage. A 9h, la calèche est prête à reprendre la route.
Le chemin du retour prend un nouvel itinéraire pour profiter d’autres curiosités, comme la source et le lavoir de la Commande par exemple. C’est vers 11 h que nous retrouvons la gare de Gramat et la civilisation !
Elle fait du bien cette parenthèse suspendue et c’est avec le cœur un peu lourd que chacun reprend sa route, non sans une certaine émotion et le sentiment d’avoir vécu un moment privilégié dans un espace-temps “transformateur”.